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L’ananas, ce dur à “cuir”
Oui, nous aussi, on est tombées de notre cocotier la première fois qu’on a entendu parler du Piñatex. Difficile de se projeter en regardant sa salade de fruit n’est-ce pas ? Pourtant cette fibre est une matière naturelle utilisée dans la mode.
L’histoire de la fibre d’ananas
Sachez tout d’abord que l’utilisation de l’ananas dans le vêtement ne date pas d’hier. Aux Philippines lors des mariages traditionnels, les hommes revêtent un habit traditionnel, le Barong Tagalog, fabriqué à partir de la fibre de feuilles d’ananas. On retrouve également l’utilisation de cette matière dans les accessoires féminins fabriqués dès le 16ème siècle dans l’archipel océanique.
Et un jour le Piñatex fût…
C’est en s’inspirant de ces traditions que la designeuse espagnole Carmen Hojisa a eu l’ingéniosité de mettre au point une fibre textile à base de feuilles d’ananas, ressemblant à s’y méprendre à du cuir animal.
Piñatex : les origines de sa création
Forte de plus de 15 ans passés dans l’industrie du cuir animal, Carmen Hojisa atterrit aux Philippines. Consciente des ravages générés par la production de cuir, elle décide de rechercher d’autres alternatives, plus responsables et durables. Une dizaine d’années de recherche et développement plus tard, elle fonde la société Ananas Anam et met au point le Piñatex.
Processus de fabrication du Piñatex
Tout d’abord, les feuilles d’ananas sont récupérées directement dans les récoltes d’ananas au lieu d’être jetées. La fibre est ensuite extraite via un procédé dit de « décortication », puis après encore quelques transformations, elle forme le Piñatex. Il s’agit d’une fibre transformée en maillage non tissé, qui peut être teinte, et ressemble au cuir.
Les avantages de la fibre d’ananas pour la mode
Tout d’abord la récolte, ou comment transformer un déchet en matière première, brillant ! Sans compter le supplément de revenu que cela génère pour les producteurs locaux.
Ensuite, les restes de matières végétales générées lors du processus de transformation sont réutilisés comme engrais. Comme indique Carmen Hojisa « Notre avantage par rapport au cuir, c’est que les déchets produits représentent 5 % de la matière première, contre 25 % pour le cuir. Et ces déchets représentent eux aussi un coût ! » (source : The guardian).
Enfin, le Piñatex représente une alternative sérieuse et responsable au cuir animal. Il faut environ 480 feuilles (soit 16 ananas) pour produire 1 mètre carré de textile.
Et les usages se multiplient. Des sacs aux chaussures, en passant par la décoration d’intérieure, la nouvelle matière est très bien accueillie par les industriels, en recherche constante d’alternatives aux matières classiques.
Le prix du Piñatex
Pour ce qui est de son coût, il faut compter autour de 50€ le mètre carré.
Chez Modames, on dit un grand bravo Mme Hojisa ! Une très belle initiative qui, on l’espère, n’est que le début d’une longue série…
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