Un désert de vêtements usagés au Chili

Bien que le problème ne soit pas nouveau, cela ne fait si longtemps que cela que les médias se sont emparés du sujet : le désert de vêtements au Chili. Ce nom fort évocateur fait référence à une plaine de sable de la ville de Alto Hospicio, une commune de la région d’Iquique, située au nord du Chili.

On y retrouve littéralement des montagnes de vêtements usagés provenant de partout dans le monde : USA, Europe et même Asie. Comment ces vêtements se retrouvent-ils là-bas ? Quelles en sont les conséquences ? Qu’est-ce qui est mis en place ? On vous explique tout.

Pourquoi les vêtements usagés finissent-ils au Chili ?

Cela peut vous paraître étonnant que des tonnes et des tonnes de vêtements originaires du monde entier terminent dans un désert du Chili. Pourtant ce phénomène s’explique par le fait que le pays s’est spécialisé dans le commerce des vêtements de seconde main depuis une quarantaine d’années.

Ainsi, on estime que ce sont pas moins de 59 000 tonnes de vêtements qui arrivent au port d’Iquique chaque année.

Sauf que lorsque le pays a pris cette voie, il ne s’attendait pas à ce que l’industrie de la mode prenne une telle ampleur. Le pays ne parvient plus à faire face au volume de vêtements à trier, à mettre en ballots et à revendre. Il faut dire que rien qu’entre 2000 et 2014, la production mondiale de vêtements a doublé …

Par conséquent, plus de 39 000 tonnes de vêtements jonchent le paysage de la province d’Alto Hospicio. En effet, ces vêtements qui ne sont pas biodégradables sont refusés par les centres de recyclage environnants.

Les conséquences environnementales de ce désert de vêtements au Chili

Face à un tel constat, il n’est pas difficile d’imaginer les conséquences désastreuses d’une telle accumulation de déchets. On pourrait croire qu’il ne s’agit que de vêtements et que par conséquent à part la pollution – qui est déjà un énorme problème en soi – ce n’est pas si grave.

Mais ces vêtements en matières synthétiques se décomposent très lentement, et laissent échapper des composés nocifs aussi bien pour l’environnement que pour les être humains vivants à proximité. De plus, ces composés finissent par infiltrer les nappes phréatiques jusqu’à polluer l’eau. 

Par ailleurs, la concentration de tous ces vêtements usagés au Chili entraîne d’importants risques d’incendies. C’est pourquoi, une grande quantité de vêtements est enterrée. Mais les conséquences sur l’environnement restent exactement les mêmes que si les vêtements étaient restés à l’air libre pour se décomposer.

Des initiatives malheureusement insuffisantes …

Pour faire face à ce terrible phénomène, des entreprises recyclent les vêtements usagés, notamment pour la fabrication de panneaux isolants destinés au BTP. Mais malgré les 40 tonnes de vêtements traités chaque mois, les bienfaits peinent à se faire ressentir face à l’ampleur de la tâche.

De son côté, le gouvernement a annoncé qu’une responsabilité du producteur étendue allait être mise en place. Les entreprises qui font entrer des vêtements au Chili vont devoir prendre en charge les résidus textiles et faciliter leur recyclage. C’est un peu le principe du pollueur-payeur. Reste à voir ce que donnera son application dans les faits.

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